Texte de présentation du Yannick Aime Trio déclamé par "Le citadin filiforme" à l'occasion des 20 ans d'Agend'arts".

Comme je l'ai vaguement évoqué tout à l'heure l'année 96 fut l'apogée des « girls and boys bands ». Pour résister face à la concurrence, les maisons de disques se devaient de compter dans leurs rangs ces petites escouades de prépubères gominés sautillant en rythme sur des séries de presse hydraulique dignes des plus belles lignes de montages industrielles. La technique -bien huilée à l'époque- reposait sur la diversité des pantins sélectionnés et c'est ainsi que les Spice Girls, couvrant toute la palette des séductions par leurs cinq facettes féminines, purent nous infliger leur « Wannabe » éreintant, dont les cicatrices rejaillissent parfois dans quelques obscurs bals disco trop arrosés.

 

En 2016 ce phénomène subsiste et si les mots et les instruments ont changé le concept demeure. Au fil des mois, dans l'écume musicale des scènes ouvertes à Agend'arts, trois hommes se sont rapprochés grattant leurs mélopées furtives, offrant à nos hormones ébahies la sublime trinité de la masculinité : un petit, équipé d'un grand manche qui saura, mesdames, vous séduire par sa réserve et son à-propos, un grand, hidalgo Rhône-alpin qui saura vous expliquer ce qu'impliquent les mensurations péninsulaires de son appendice nasal et un chanteur au front infini, enrubanné d'un parfum musqué et de sourires ravageurs qui saura, à coup sûr, par le charme bestial de sa voix de stentor, séduire les derniers fragments de Pénélope timidement ligotés au mat de vos fantasmes.